Voici donc le bilan de ma 5ième semaine de travail avec Emeraude, la jument de mon défi.
Rien. Nous n’avons pas travaillé.
Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le … bon ok, je blague !
Je n’ai effectivement pas de bilan à vous présenter cette semaine car je n’ai pas réussi à travailler ma jument. Pourquoi ? Me direz-vous. Et bien parce que j’ai eu mal au ventre une bonne partie de la semaine. J’ai eu le syndrome : Haters de Facebook.
Que je vous explique. Chaque semaine, je publie un ou plusieurs articles sur mon blog et je le link sur un groupe Facebook qui parle de Dadou pour partager mon expérience avec d’autres cavaliers et pour que, cher lecteur, vous puissiez connaître mon blog et le suivre si l’idée vous en dit.
La semaine dernière, j’ai emmené Emeraude sur un petit parcours type Galop1, pour en quelque sorte “valider” ma progression pendant ces 4 dernières semaines.
Le groupe des pros, un groupe qui tue
Pour varier le plaisir, j’ai donc partagé cette semaine mon article dans un groupe Facebook de professionnels, à savoir un groupe de moniteurs d’équitation. Là, j’ai eu deux jours de commentaires NON-STOP. Une grande moitié négatifs, et une bonne partie d’entre eux méchants voir insultants. J’ai eu aussi bien heureusement des commentaires d’encouragement, sur le groupe, sur mon blog ou par email ! Je remercie d’ailleurs toutes ces personnes, ainsi que celles qui ont posté des commentaires négatifs, non insultants et dans un but de communication et de dialogue.
Normal, c’est Facebook!
Les personnes a qui j’en parle, amis, cavaliers ou blogueurs ont presque tous la même réaction. “Normal c’est Facebook” ou “bienvenue au club” … Sauf que moi, Facebook, je découvre (oui en 2017 c’est possible). La récente création de mon blog et la formation que je suis pour le développer, m’ont amené à découvrir tous ces réseaux sociaux. Et naïvement JE NE SAVAIS PAS ce que pouvait être un déchaînement sur Facebook et je n’étais tout simplement pas prête à le recevoir en pleine figure, juste par ce que j’avais OSE faire un parcours galop 1.
Bon, je vous rassure, maintenant ça va mieux. J’ai fini par supprimer le post sur ce groupe. Dommage me direz-vous, car au niveau du trafic, ça a fait exploser mon blog (pas moins de 600 visites en un jour et demi et mon article partagé 98 fois !) Mais ce qui m’ennuyait beaucoup c’est que les personnes qui osaient prendre ma défense sur Facebook, se faisaient encore plus pourrir que moi. Alors bon, que l’on me balance des œufs pourris et des tomates, pourquoi pas. Après tout, c’est moi qui ai publié l’article mais que l’on fasse du mal à d’autres personnes, alors ça non !
C’est donc après une semaine de réflexion que j’ai décidé de répondre à vos questions:
QUESTION N°1:
Penses-tu vraiment qu’il est possible d’arriver au niveau galop 7 en 52 semaines avec une jeune jument ? N’as-tu pas peur d’être contre-productive à vouloir y aller vite et coûte que coûte ?
Je ne compte pas y aller coûte que coûte et je ne suis pas pressée. Certes, mon défi s’étend sur 52 semaines mais au bout il y aura encore du travail et je ne vais pas arrêter ma jument au bout d’un an. Je ne suis pas pressée dans le sens où je ne vais pas griller des étapes dans le seul but d’y arriver. J’essaie de faire en sorte de consolider chaque palier avant de passer au suivant.
Je suis à l’écoute de ma jument. Nous faisons les choses ensemble et il n’est nullement question de lui faire mal.
On ne peut pas juger maintenant à mon avis si mon défi est judicieux ou pas. On pourra juger de la pertinence du défi dans 52 semaines avec le bilan que j’en ferai. Mais au-delà de cela, j’ai envie de dire, peu importe si j’arrive au non au niveau galop 7. L’important sera le chemin pour y aller, qu’il dure 52 semaines, ou 104 (ou plus)!
QUESTION N°2:
Alors dans ce cas, quel est le but de se fixer un laps de temps si réduit pour travailler la jument ?
Il y a plusieurs raisons à ce défi :
1/ Me motiver
Alors, c’est vrai que des personnes éclairées m’ont dit sur Facebook qu’il était impensable qu’une monitrice ne soit pas motivée à travailler un cheval. Que si j’avais besoin d’un défi pour me motiver, il valait mieux que je change de métier.
J’aimerai faire un petit point sur le travail d’un jeune cheval. Pour avoir débourré toute seule quasiment toute ma cavalerie (environ 30 équidés) je peux vous dire que le travail d’un jeune cheval, c’est long ! C’est déroutant ! C’est parfois pénible, c’est parfois enthousiasmant. On avance doucement et on recule des fois. On fait des bonnes choses mais aussi des bêtises ! Et en plus le travail va être complètement différent d’un cheval à l’autre.
Alors quand on se lance dans le travail quotidien ou hebdomadaire d’un jeune, on sait qu’il va falloir s’accrocher !
Le manque de motivation arrive aussi tous les jours, dans toutes disciplines, dans tous les milieux. Demandez à un marathonien si ça lui est déjà arrivé de ne pas avoir envie d’aller courir. Interrogez un spécialiste de littérature générale et comparée si ça ne lui ai pas arrivé de fermer un bouquin par ce qu’il n’était pas motivé. Demandez à votre voisine qui fait de la gymnastique le jeudi après-midi si ça ne lui a pas arrivé de rater un cours !
C’est humain! Et je vais vous dire un secret, je suis humaine !! Ça serait même tromper mes lecteurs et mes cavaliers de leur dire “ hey, t’as pas travaillé ton cheval ce weekend mais BOUHH ! T’es pas normal,t’es pas un vrai cavalier! Revend ton cheval”. Amis lecteurs, le jour où vous n’êtes pas motivés, ne culpabilisez pas, c’est normal !!
Un autre objectif était aussi de se motiver à publier sur le blog. Et oui, quand on s’est engagé publiquement à faire une action, ça motive à la faire. Je me dois toutes les semaines (ou presque) de vous faire un compte rendu de mon travail, c’est le deal de départ !!
2/ Motiver d’autres personnes
J’habite en Normandie et vu la qualité de l’herbe et le paysage bocager, beaucoup de personnes ont un cheval chez eux. Nombreux sont ceux qui rencontrent de la difficulté à établir un planning de travail et à avancer seuls, justement en restant motivés.
Le but du défi était de leur dire, “Tiens, tu as envie de travailler ton cheval ! Eh bien moi aussi, si on le faisait ensemble !”
3/Attirer de nouveaux lecteurs
Certaines personnes avisées m’ont là encore dit que c’était un titre lâchement accrocheur et que mon but caché était de faire l’audience. Ce but n’est pas du tout caché ! Et au passage, merci de ton commentaire, tu m’as attiré de nouveaux visiteurs !!
Soyons clair et honnête, je n’écris pas ce blog pour moi toute seule et si je n’avais pas d’audience, je ne l’écrirais pas. Mon but premier était d’offrir aux propriétaires de chevaux que je côtoie une possibilité de travailler leur cheval de façon “encadrée” car j’ai beaucoup de demandes pour des cours particuliers mais mon planning n’est pas extensible et je ne peux pas recevoir tout le monde !! Par le blog, j’espère leur donner les moyens d’avancer avec leur cheval, au moins le temps que je leur trouve un créneau !
QUESTION N°3 :
Est-ce que le titre du défi n’est dans ce cas mal choisi ?
Oui, j’ai eu cette question plusieurs fois, notamment sur le fait qu’un lecteur qui ne lirait pas les articles pourrait croire en ne lisant que le titre que c’est facile et normal d’obtenir le galop 7 en 1 an.
C’est certainement vrai mais je ne m’adresse pas aux lecteurs qui ne lisent pas …
Oui mon titre aurait pu être “ travaillons nos chevaux ensemble pendant 52 semaines”, ou “ suivre le travail de ma jument pendant 52 semaines” … c’est vrai. On serait peut-être plus dans le juste. Mais mettre la barre moins haute pourrait peut-être m’amener à procrastiner…
C’est comme les titres de magazines féminins. Entre un article publié le 17 décembre intitulé “ Et si on se mettait au régime maintenant pour préparer nos vacances au soleil de fin juillet “ ou un article publié le 31 mai “ Plus que deux mois pour rentrer dans son maillot de bain”, lequel est le plus accrocheur, lequel est le plus motivant ? Bon c’est juste un exemple, je ne suis pas particulièrement fan de la presse féminine mais bon tout ça pour dire que je ne suis pas la seule à avoir besoin de défi !!
QUESTION N°4 :
Tu te poses des questions sur le fait que la jument se relève au travail, le fait de te poser des questions sur l’article même de ton blog, et sans y réponde, ne prouve-t-il pas ton incompétence (Bon celle-là je l’ai reformulé en version soft) ?
Travailler un cheval, c’est sans cesse se poser des questions. Chaque cheval est différent et je crois que je me poserais des questions jusqu’au bout.
Par rapport au fait que la jument se relève je m’interroge. Il est normal à mon avis qu’une jument au bout de 4 semaines de travail ait tendance à relever son encolure et à creuser son dos. Elle ne sait pas porter son cavalier.
Certains me conseillent de ne pas monter dessus avant qu’elle le sache … mais comment pourrais-t-elle apprendre à porter un cavalier si elle n’en a pas sur le dos ? Apprendre à porter un cavalier ou une charge, c’est le principe du dressage ! Le cheval qui reste au pré ou qui travaille à pied n’en as pas besoin.
Là où je m’interroge c’est sur le fait que la jument est petite et plutôt fine et que moi je suis grande (Qui a dit grosse ?) et j’ai effectivement peur de lui faire mal. Elle est jeune et n’est pas du tout prête, à un travail gymnastique d’incurvation et de descente d’encolure. C’est normal ! Alors je me suis posée la question d’un enrênement. Pas n’importe lequel, le gogue, et pas n’importe comment.
Je pars du principe que l’enrênement, loin de bloquer mon cheval dans une posture figée, va lui donner un cadre (assez large) dans lequel les différentes postures qu’il va adopter vont être un moindre mal et vont l’empêcher de se mettre dans une posture vraiment douloureuse. On est d’accord qu’un enrênement est temporaire et que l’on ne met pas un enrênement sans chercher un engagement des postérieurs, au risque d’avoir un enrênement qui ferait plus de mal que de bien.
QUESTION N°5 :
La jument n’engage pas assez des postérieurs. Elle est trop haute, pas précise dans la direction. Ni dans ses transitions.
Ben oui, je suis d’accord et je le dis. La jument commence le travail. Rien d’exceptionnel dans tout ça. Si quelqu’un connaît un jeune cheval qui a un bon contact avec le mors, qui est souple, relâche la mâchoire, cède dans la nuque, remonte son garrot, engage des postérieurs et transfère tout son poids sur les hanches lors des transitions … je veux bien son numéro de téléphone !
QUESTION N°6:
Vous avez trop de mains (ou pas assez), vous montez les étriers trop long, vous êtes trop comme ci et pas assez comme ça…
Oui, j’ai des défauts. Je travaille mais j’en aurais toujours ! C’est aussi un des défis ce challenge. On a beau être monitrice, quand on est aussi dirigeant d’un petit club, qu’on fait tout, du débourrage des jeunes chevaux, à l’entretien de l’écurie, en passant par la comptabilité, les cours et les soins quotidiens … on ne monte pas à cheval tous jours. Quand on monte, on monte seul et on prend des défauts. C’est normal et grâce à ce défi, je me remets à cheval régulièrement et la vidéo m’aide à prendre conscience de mes erreurs de position!
QUESTION N°7 :
Votre jument est jeune, un cheval grandit jusqu’à l’âge de 7 ans. Vous allez diviser par deux l’espérance de vie de votre jument…
Cela ne met paraît pas incohérent de débourrer un cheval à 3 ans et demi. Dans les circuits SHF, ils font de même. La jument est petite certes, mais elle le restera. C’est dans sa génétique et elle est arrivée il me semble à taille adulte.
Certes elle manque d’étoffe et de musculature et c’est tout l’intérêt de la travailler. J’ai débourré la plupart de mes chevaux à cet âge. Ils ont tous aujourd’hui entre 11 et 15 ans et sont au top de leur forme, super musclés, endurants et bien dans leur tête. Il m’est arrivé d’attendre pour certains d’entre eux l’âge de 4 ans et même de 5 ans car ils étaient manifestement encore en pleine croissance. Cela dépend de chacun et j’estime que morphologiquement Emeraude est prête pour travailler en 3 séances de 25 à 30 minutes, avec une séance en manège, une séance en promenade et une séance à la longe.
QUESTION N°8:
Par ce défi, vous nous montrez que vous êtes :
“ un pur produit de Lamotte’”
“ une victime des réseaux sociaux et de la volonté d’avoir un instant de gloire”
“en transition entre une équitation militaire et une équitation éthologique”,
“complètement perdue et vous publiez sur les réseaux sociaux pour que l’on vous aide”
“ vous n’avez lu aucun livre d’équitation et que vous ne devriez pas être diplômé d’état”
“que passer du souffle de la botte à un grand coup de cravache sur le cul prouve votre incompétence.”
WHAT ? !!!!
Allez, il fallait bien un peu d’humour ! Merci à tous ceux qui me suivent et m’encouragent.
Si vous avez aimé cet article, partagez-le!
Sinon, merci de passer votre chemin !
A la semaine prochaine, pour un article sur Emeraude.
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