Ca y, est ma jument est rentrée, après de trois semaines de débourrage chez un ami. Elle est arrivée lundi. J’ai eu l’occasion de la travailler 2 fois cette semaine. Le but était d’évaluer la jument et d’établir un planning pour les 52 semaines à venir. Ah oui, bon 51…mais celle-ci comptait pour du beurre, non ?
Si vous n’êtes pas encore au courant de mon défi, cliquez-ici pour en savoir plus: mon défi
Mais avant toute chose, faisons les présentations !
EMERAUDE
Elle s’appelle Emeraude. C’est une jument de race trotteur français qui va prendre 4 ans au printemps. Elle est plutôt petite. Il faudrait que je pense à la mesurer, mais elle doit faire 1m52 ou 53 à tout casser (et moi 1m75). Quand on sait que le reste de la semaine je travaille Quantuveu et Sannya, mes deux chevaux de voltige (1m81 et 1m71)….je peux vous assurer que cela me fait vraiment bizarre !
LE DEBOURRAGE
Là, on arrive à la partie critique. Emeraude est restée seulement 3 semaines pour le débourrage et cela ne se passait pas super bien. C’est une jument qui est très sensible, extrêmement réservée et nerveuse. Elle était en box au début du travail mais cela ne lui convenait pas du tout. Elle s’est très vite mise à tiquer. Donc elle est repartie dehors.
Voici le diagnostic qu’en a fait Benoît, qui l’avait au travail :
- le montoir est très difficile car la jument panique.
- Une fois dessus, elle accepte bien le cavalier, mais n’arrive pas à se détendre
- ne supporte ni le contact des mains, ni le contact des jambes
- le stress du changement de maison et du travail l’a fait perdre du poids, elle qui est déjà plutôt fine à la base
Vous êtes sûr que mon défi était en 52 semaines ? LOL
En conclusion le diagnostic était pas super folichon. Et vous voulez savoir la meilleure ? Quand mon mari lui a parlé de mon défi, (ouais, j’avoue que sur le coup moi j’ai rien dit …le diagnostic m’avais plutôt refroidie) donc, “du débourrage au galop 7 en 52 semaines” … il est resté silencieux un long moment et a dit “ ah ouais….” !
SEANCE N°1 TRAVAIL A PIED AVEC LA JUMENT
Là, on va en venir à un peu de positif quand même.
Au pansage, la jument s’est bien comportée. Par contre, elle est extrêmement sensible. On bannit étrille et brosse dure, ça sera brosse douce ! Pour prendre les pieds, pas évident devant, et pour les postérieurs gros stress donc je n’ai pas forcé.
Dans le manège, j’ai commencé à marcher sur la piste en licol et petite longe. La jument est très respectueuse. Elle avance quand j’avance, s’arrête quand je m’arrête, trotte quand je coure … Par contre, elle est tellement sensible qu’elle anticipe toutes les actions pour ne pas avoir du contact sur la longe. C’est assez déconcertant au début mais au final très plaisant car la jument est vraiment à l’écoute.
Ensuite je l’ai mise sur un grand cercle au pas, avec ma grande longe fixée sur le licol. La jument est, encore une fois très respectueuse, ne me coupe pas le cercle. A ma grande surprise, elle a un très bon équilibre pour son âge, elle se tient sur le cercle, au pas et au trot. Je n’ai pas demandé le galop sur cette première séance car je ne voulais pas ajouter de stress.
A la fin de la séance, dans le manège, longe posée sur l’encolure, j’ai pu la toucher partout sans problème et j’ai pu prendre les 4 pieds facilement. La jument était devenue plus zen.
SEANCE N°2 : LA JUMENT MONTEE
Le lendemain, j’ai recommencé le pansage, qui s’est super bien déroulé. J’ai pu prendre les 4 pieds dès le début. Puis, j’ai refait un ou deux tours de manège à pied, aux deux mains avec la petite longe, en demandant des transitions et en étant vigilante à la relaxation.
Pour monter cela a était un peu plus compliqué. Elle n’a jamais eu le pied à l’étrier et si j’essaie de mettre du poids sur l’étrier gauche, c’est Joe La Panique. J’ai donc demandé de l’aide à mon mari qui m’a pris la jambe pour me faire monter “comme les jockeys”, (ben oui, j’ai dû mal à sauter …on ne se moque pas !)
Ensuite, j’ai pu aller au pas et au trot sur la piste nickel. Effectivement, il y a juste à effleurer son ventre avec mes mollets, voir même juste à y penser et elle avance. Idem pour s’arrêter, 1 gramme dans chaque main pas plus.
CONCLUSION
Ma première conclusion est que dans toute ma carrière (quand même 31 ans que je monte à cheval !) je n’ai jamais vu une jument aussi fragile et sensible. Elle me fait penser à un petit oiseau, tout frêle !
Les points positifs :
- la jument est très à l’écoute
- elle a plutôt un bon équilibre sur le cercle
- La mise en avant est facile
- Les transitions descendantes aussi
- elle était plus détendue à la deuxième séance
Les points négatifs :
- La jument est vraiment petite, menue et toute frêle
- il faut vraiment l’aborder avec des pincettes et être très calme intérieurement (enfin ça c’est plutôt positif !)
- elle a du mal à gérer son équilibre avec un cavalier sur dos
Conclusion :
- il va falloir travailler énormément sur la mise en confiance
- elle va avoir besoin pour se muscler de séance à la longe et de séances en extérieur
- il faudra bien la complémenter pour lui faire gagner de la masse.
- les séances devront être courtes pour ne pas la fatiguer inutilement
LES PROCHAINS EXERCICES:
Je prévois donc la semaine prochaine 3 séances :
- une séance à la longe, en licol.
- une séance en trotting
- une (petite) séance montée dans le manège
QUESTION DEFI
Mais POURQUOI je me suis lancée ce défi ? (Y a des jours comme ça, je devrais mieux me taire !)
On peut donc dire que la jument est encore dans une phase de débourrage… 52 semaines, ça va être court ! Mais allez, je tiens quand même le défi, car je suis sûre que vous allez m’aider à garder la motivation!
Si vous avez aimé cet article et pour m’aider à rester motivée, PARTAGEZ-LE ! Faites-moi part de vos encouragements et de vos astuces dans les commentaires !
A la semaine prochaine !!
Bonjour,
Je n’ai pas une grande expérience dans les chevaux, mais j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs trotteurs dont un acheté par une amie, qui n’avait pas passé les qualifications.
Son cheval était débourré, vendu comme cheval de loisir. Bien désensibilisé, habitué à être pansé partout, mais elle a rencontré de nombreux problèmes qui me font penser à ceux que tu rencontres.
Les trotteurs sont des chevaux très anxieux qui montent vite en stress, ils ont besoin de temps, de patience, de repères . Ils sont très sensibles (c’est agréable dans le travail en main mais parfois compliqué lors du travail monté en filet).
J’ai réussi à lui résoudre pas mal de problème notamment d’embarquement, en retirant le filet et en montant en side-pull!
Je sais ce n’est pas très académique pour une monitrice, mais tu peux toujours tester en mettant 2 paires de rênes( une fixée sur le mors et l’autre sur la muserolle).
Pour le galop, elle l’a beaucoup travaillé en longe et liberté, puis sur des barres.
C’est une race de chevaux très généreux, tu pourras facilement atteindre ton objectif en un an à condition de ne pas vouloir aller trop vite et de gagner sa confiance.
Pose bien les bases, muscle-la et améliore son équilibre notamment sur du travail en liberté et le reste viendra très vite.
Bon courage
Bonjour
merci de ton commentaire et de l’attention que tu portes à mon défi. Je travaille effectivement beaucoup à la longe et en liberté moi même. Je suis d’accord avec toi, j’ai eu également plusieurs trotteurs et je les aime beaucoup. Ils ont un pied très sûr et un bon mental! Je t’invite suivre mes articles pour voir notre progression. Nous sommes à apparemment sur la même longueur d’ondes. Faire les choses dans l’ordre, confiance, musculature et équilibre ! Merci de tes encouragements. A bientôt