On a beaucoup de chance d’habiter en France. Les possibilités de randonnée sont
immenses et les paysages variés. Mais parfois, il y a cet appel de l’étranger, un peu comme
cet appel du grand large, qui nous pousse à chercher dans un autre pays une randonnée à
cheval ! Plusieurs raisons à ça :
- l’envie de découvrir de nouveaux paysages (forêts exotiques, déserts, grandes
étendues à perte de vue) - le désir de rencontrer et d’apprendre une autre façon de monter à cheval, de vivre
avec les chevaux, de pouvoir échanger sur sa passion avec des personnes de l’autre
bout du monde !
Je suis Ariane Barlatier, du blog Balade à cheval, et je remercie Aurélie de A dada mon dadou de m’avoir invitée à écrire un article ici !
J’ai eu la chance de visiter plusieurs pays en randonnant et à chaque fois j’ai eu cette sensation d’aventure et ce sentiment qu’une visite à pied ou en voiture aurait été différente ! Le rythme du cheval permet de découvrir un pays en prenant son temps, en
profitant vraiment du paysage, sans courir d’un bout à l’autre du pays pour tout voir. On fait le choix de voir un endroit mais en profondeur. Nous sommes souvent hors des sentiers battus, sans aller de sites touristiques en sites touristiques où il y a souvent beaucoup de monde ! On a une connexion avec la nature particulière, profonde et on éprouve des sensations de liberté et d’évasion … Hormis le billet d’avion, visiter à cheval est plus écologique que le bus ou la voiture.
Si vos enfants sont cavaliers, c’est sûr ils vont adorer !
L’objectif de cet article : vous guider dans la jungle des possibilités et des choses à penser
pour partir en randonnée à cheval à l’étranger !
Quels sont les moyens de partir en randonnée à cheval à l’étranger ?
On ne va pas se le cacher, une randonnée à cheval à l’étranger c’est cher. On le sait,
l’équitation est un sport onéreux et la rando à cheval à l’étranger l’est également.
Le woofing : une solution économique pour une randonnée à cheval à l’étranger
Néanmoins, il y a une solution abordable. C’est le woofing.
Le woofing, qu’est-ce que c’est ? C’est un système d’organisation qui va être bénéfique
pour deux personnes : d’un côté un exploitant agricole qui a besoin de main d’œuvre pour l’aider. D’un autre côté une personne prête à travailler bénévolement en échange du gîte et
du couvert. Alors évidemment, il y a différents types d’exploitants agricoles, et tous n’ont pas des
chevaux et tous ne font pas de la randonnée à cheval. Mais quelques-uns le font.
Et forcément, en échange du gîte et du couvert, vous allez travailler. Ce ne sera donc pas
une rando à cheval d’une semaine avec un guide. Ce sera des journées de travail et dans ce
travail pourra être inclus de la balade à cheval mais aussi le soin donné aux chevaux, la
réparation des clôtures, etc.
Comment trouver une ferme équestre pour woofing
Le tout va être de faire le bon choix : trouver la ferme équestre pour laquelle avoir un
cavalier sera un gros +, pour qu’elle vous fasse monter à cheval.
Si vous avez besoin d’un peu d’aide pour écrire votre mail en anglais pour contacter un
ranch, ou besoin de plus d’infos pour trouver le ranch parfait pour vous, rendez-vous sur
cet article : Séjour dans un ranch : comment faire le bon choix ?
Je pense qu’on est d’accord : quel que soit l’endroit où l’on monte à cheval, il n’y a pas que
le moment où on est à cheval qui est magique. Il y a aussi les soins qu’on leur donne à
pied, le fait de vivre avec des chevaux pendant quelques semaines, les voir dans leur pré et
découvrir de nouvelles techniques pour s’occuper d’eux.
Quand j’étais dans le 71 ranch au Nevada, j’ai eu la chance de vivre au rythme du ranch et
de voir par exemple la façon dont ils dressaient les jeunes chevaux. J’ai passé des heures à
les regarder et 15 ans après je m’en souviens encore.
On va rester aux Etats-Unis. Il y a par exemple un Woof USA. N’hésitez pas à aller le
consulter. Sur la page des hôtes, vous pouvez indiquer des filtres comme la région des
Etats Unis qui vous intéresse, le filtre élevage ovin, caprin, équin. Et vous avez aussi la
recherche par mots clés. On trouve ainsi un centre qui sauve les chevaux en Californie du
Sud, un autre dans l’Idaho, Sonoma en Californie (vignoble et élevage de chevaux).
Et ce qui est génial, c’est que si vous allez sur Woof Independents, vous allez trouver les
Bahamas, la Colombie, l’Egypte, le Guatemala, l’Islande, les Philippines, etc. Bref, un
océan de possibilités !
Les randonnées organisées : une option tout-en-un pour voyager à cheval à l’étranger
Il y a plusieurs acteurs sur le marché : Rando Cheval, Cavaliers du monde, Décathlon
Travel, Cheval d’aventure, Agence du voyage à cheval, etc.
Le gros avantage c’est qu’ils gèrent tout, vous n’avez donc rien à faire, tout est prévu. Si
vous n’êtes pas très à l’aise en anglais par exemple, c’est un gros avantage aussi car vous
vous reposez sur l’agence pour l’organisation.
L’inconvénient par contre c’est que vous ne pouvez pas faire votre voyage à la carte, vous
pouvez moins personnaliser.
Comment organiser vous-même votre randonnée à cheval à l’étranger
C’est ce que j’ai fait quand j’étudiais aux Etats-Unis. Je ne voulais pas passer par une
agence équestre française puisque j’étais déjà aux Etats-Unis. Je ne voyais pas
spécialement d’intérêt à passer par une agence américaine. Comme je suis à l’aise en
anglais je suis partie du principe que j’allais faire mes recherches moi-même et trouver le
ranch qui allait correspondre à l’expérience que je souhaitais vivre.
Une fois dans le ranch, pour le coup, je me suis laissée porter par l’organisation.
Après, tout est possible, on peut imaginer partir à l’étranger avec ses chevaux pour
randonner. Mais ça pour le coup c’est une sacrée organisation : prévoir le transport de son
cheval, son check santé par rapport au pays, tout l’administratif, les tracés, etc.
Les voyages à cheval pour les ados
Pour les ados passionnés d’équitation, il existe quelques séjours qui leur sont réservés
avec de la rando à cheval à l’étranger.
J’ai eu la chance de partir au Montana quand j’étais ado, dans une colonie de vacances où
nous dormions sous les tentes, juste à côté des chevaux. Le bonheur total pour moi. La
journée nous montions à cheval. Nous avons visité aussi des parcs naturels, découvert les
spectacles westerns. Bref, c’est un très beau cadeau que m’avaient fait mes parents ! Si je
me souviens bien je crois que j’étais partie avec GSL.
Comment bien choisir sa destination ?
Le monde est vaste. Alors comment choisir sa destination ? Plein de critères à prendre en
compte pour faire son choix :
- ses envies et ses amis, sa famille (je suis partie deux semaines au Niger et au
Burkina Faso car des amis que j’avais rencontré en Irlande y habitaient et
montaient dans un centre équestre de Niamey qui organisait des balades, je ne
connaissais pas, je n’aurais pas pensé y aller et j’ai adoré, quand on connait
quelqu’un qui vit dans le pays étranger c’est vraiment un gros avantage) - le climat (éviter la saison des pluies, vérifier s’il y a changement d’hémisphère pour
ne pas se retrouver en plein hiver, etc.) - le type de paysages
- le patrimoine culturel (j’ai eu la chance par exemple de balader à cheval à
proximité des pyramides égyptiennes, je m’en rappelle encore avec des étoiles
dans les yeux) - la langue (est-on à l’aise avec l’anglais, l’espagnol, etc.) et le mieux avant de partir
est d’apprendre quelques mots et phrases de base de la langue, dans notre cas ce
serait du “Bonjour”, “Merci”, mais aussi “cheval”, “chevaux”, “selle”, “rênes”, “au
pas”, “trotter, “galoper” - destination connue/moins connue (de quoi a-t-on envie ?)
- le potentiel niveau de difficulté selon la topographie des lieux (les randos en
montagne peuvent être plus difficiles par exemple) - le type des chevaux parfois spécifiques à un pays : le Marwari en Inde avec les
oreilles incurvées vers l’intérieur ou encore le cheval islandais et son célèbre Tölt,
une allure rien qu’à eux.
Formalités administratives pour une randonnée à cheval à l’étranger : ce qu’il faut savoir
Selon le pays étranger choisi vous aurez besoin de votre carte d’identité ou de votre
passeport et peut-être d’un visa. Ce sont des formalités administratives qui prennent
plusieurs mois alors le mieux est de s’y prendre tôt pour éviter tout stress.
Pareil pour votre assurance : vérifiez bien comment votre assurance vous couvre en voyage
et notamment par rapport à la pratique de l’équitation.
Si vous avez une licence chez la FFE (Fédération Française d’Equitation), vous êtes couvert
par une assurance Generali qui s’exerce dans le monde entier sans limitation de durée
mais avec des cas particuliers (aux USA et au Canada et pour ce qui est de ce qu’ils
appellent “les établissements permanents”). Mieux vaut bien lire les petites lignes et ne
pas hésiter à les contacter pour être sûr que l’assurance pourra marcher le cas échéant
pour votre voyage.
Précautions santé avant de partir en randonnée à cheval
Avant de partir à l’étranger, un petit bilan médical est une bonne idée pour voir s’il y a des
vaccinations nécessaires pour se rendre dans le pays choisi et des précautions spécifiques
à prendre.
Quand je suis partie au Niger et au Burkina Faso par exemple, j’ai pris un médicament
antipaludique avant de partir. J’avais aussi utilisé un spray sur tous mes vêtements comme
me l’avait conseillé le médecin.
C’est toujours bien de partir avec une trousse à pharmacie : à l’étranger c’est quand même
plus difficile de se faire comprendre alors le vocabulaire médical complexifie encore les
choses, sans compter que si vous faites votre rando il est possible que vous ne croisiez pas
de pharmacie.
Quelques médicaments à emporter :
- Doliprane
- pansement (et mini ciseaux)
- désinfectant et compresses
- un médicament pour les maux de ventre
- pince à épiler (sauve quand on a une écharde)
- du sérum physiologique
- un collyre
- un thermomètre
- vos médicaments personnels si vous êtes sujets à certains soucis de santé.
Une rando à cheval sur plusieurs jours, c’est sportif. Le mieux est de s’être entraîné avant
de partir en montant régulièrement à cheval pour améliorer son endurance et habituer
son corps à solliciter ses muscles.
Sécurité en randonnée à cheval à l’étranger : comment se préparer ?
Il y a des pays dans lesquels il ne vaut mieux pas aller en ce moment. Avant de faire son
choix, mieux vaut se renseigner et suivre l’actualité. Exemples : la grève au Machu Picchu
au Pérou, des pays instables politiquement, etc.
C’était la partie pas rigolote de l’article mais c’est tellement mieux de prévoir tout ça en
amont pour ensuite profiter à fond de son voyage et ne pas avoir de mauvaises surprises.
Que mettre dans ses bagages pour une randonnée à cheval à l’étranger ?
Que mettre dans ses bagages pour une randonnée à cheval à l’étranger ?
On prend des vêtements adaptés à la météo du pays, ses affaires de cavalier (pantalon
d’équitation, chaussures, chaps pour protéger les jambes). Il est rare que je prenne ma
bombe en voyage mais ça peut être une bonne idée de la prendre si vous savez par
exemple que là où vous allez il n’y aura pas de casque prêté.
Par contre je pars toujours avec ma veste sans manches à poches : je peux y glisser mon
téléphone, mes gants d’équitation, mes clés, plein de petites choses.
Prenez des vêtements que vous connaissez, dans lesquels vous êtes bien. ça évite les
mauvaises surprises comme les nouvelles chaussures et leur lot d’ampoules.
Hors vêtements, l’un des équipements les plus importants est pour moi la gourde. J’aime
bien garder une certaine autonomie pour l’eau alors je ne pars pas sans mon thermos qui
me permet d’avoir selon la météo une boisson chaude ou une boisson froide.
S’adapter aux conditions locales lors d’une randonnée à cheval à l’étranger
Selon qu’on part en Islande, au Maroc ou en Argentine, on va forcément adapter sa valise.
Quelques exemples de choses auxquelles il faut penser selon les destinations :
- crème solaire, lunettes de soleil, après-soleil
- casquette pour les moments où on n’est pas à cheval
- baume à lèvres
- anti-moustiques
- vêtements thermiques
- cape de pluie et chaussures imperméables.
Quand je suis allée dans le Nevada, j’arrivais de Los Angeles où j’avais passé un semestre
d’études. J’étais partie avec une valise en mode californienne (peu de pulls et bien sûr
aucun gros manteau). Sauf que dans le Nevada, s’il a fait très bon la première semaine, la
deuxième semaine il a neigé neigé neigé ! Les paysages s’étaient transformés, c’était
magnifique. Mais moi j’enfilais 1,2,3,4,5 tee shirts à manches courtes en plus de mon pull
et mon kway pour essayer de m’équiper contre le froid ! Comment ça s’est terminé : la
maman du ranch m’a prêté un manteau et je me suis achetée des chaps en cuir qui
s’attachaient à la taille et me protégeaient les cuisses. Dernier petit conseil du coup :
prévoir que le temps peut être changeant au printemps ou à l’automne dans certaines
régions du monde.
Comment choisir la meilleure randonnée à cheval à l’étranger selon vos critères ?
On peut faire des randonnées à cheval très différentes. Alors voici quelques critères pour
vous aider à faire votre choix.
Choisir son hébergement
Est-ce que ce sera en tente (spartiate ou tente confort), en gîte, chez l’habitant ? En dortoir
? En chambre individuelle ? Quel est le minimum de confort que l’on souhaite le soir après
une journée passée en pleine nature à cheval ?
Rando itinérante ou rando en étoile ?
Les deux sont possibles et souvent on se demande quoi choisir.
La rando en étoile est généralement beaucoup moins fatigante : elle est donc parfaite si
vous avez des niveaux d’équitation différents (il est même possible pour l’un de ne pas
balader une journée pour se reposer en restant tranquillement au gîte). On peut aussi
prendre ses petites habitudes tous les soirs au même endroit. L’inconvénient : comme il
faut revenir chaque soir au gîte on ne peut pas trop s’en éloigner.
Pour notre voyage de noces, nous sommes partis à Lombok. Là bas nous avions justement
choisi la rando en étoile : ça nous convenait parfaitement car nous avions aussi envie de
prévoir d’autres activités sur l’île : aller voir les plages, se rapprocher du volcan Rinjani.
Quand on est dans un pays étranger, on peut avoir envie aussi de visiter de plusieurs
façons. La randonnée en étoile s’y prête très bien !
En rando itinérante, on peut partir plus loin puisqu’on rallie chaque jour des lieux
différents pour dormir. C’est plus l’aventure et c’est un peu plus fatiguant. Il y a souvent
une voiture qui s’occupe d’amener les affaires du gite A au gite B, etc.
La taille du groupe de rando
L’un des critères les plus importants ! J’aime les petits groupes. Plus convivial, plus serein
à cheval et sans cet effet “touriste” qu’on peut avoir sur des groupes de 10 et plus.
Jusqu’à 6-7 personnes je trouve ça parfait. Au-delà j’aime moins, j’évite.
Quand je suis allée dans le ranch du Nevada par exemple, avant de le trouver, j’ai cherché
sur des annuaires qui compilaient les différents ranchs et l’un de mes critères était un
ranch qui accueille moins de 10 personnes chaque semaine. Certains pouvaient en
accueillir jusqu’à 100 et là on est plus dans le côté ressort touristique que je voulais éviter à
tout prix. Je voulais une expérience la plus authentique possible.
Si l’immersion dans un ranch vous intéresse, je vous conseille de lire l’article que j’ai écrit
sur mon séjour à Elko où j’ai découvert l’équitation western.
Conclusion : bien se préparer pour une randonnée à cheval à l’étranger
Une rando à cheval à l’étranger, on l’a vu, ça se prépare. Cette préparation en amont, moi
je l’adore, j’ai déjà presque l’impression de partir en voyage et elle me permet aussi une
fois sur place d’avoir prévu pas mal de choses et d’être donc plus préparée en cas
d’imprévus et de pouvoir profiter à fond.
Une fois là-bas, n’hésitez pas à poser des questions, à observer pour découvrir les
coutumes équestres locales : la façon de seller, la façon de monter à cheval !
On a tous un peu sa destination rêvée ou ses destinations d’ailleurs ! Et vous, quelle est la
votre ? De mon côté, si je devais m’en tenir à trois je dirais : Mongolie, Argentine et Islande !
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