3 erreurs que font (presque) tous les cavaliers après une chute

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La peur de la chute à cheval ne disparaît pas avec le temps. Découvrez les trois erreurs qui l’entretiennent… et le vrai chemin pour la dépasser.

Au cœur de la peur : la chute

Cavalier se relevant après une chute de cheval, symbole de courage et de reprise de confiance

S’il y a bien une émotion qui traverse tous les cavaliers, du débutant au confirmé, c’est celle-là : la peur de tomber.
Elle est là, tapie quelque part entre deux battements de cœur, dans un coin du corps ou du cerveau.
Parfois très présente, parfois silencieuse.
Mais toujours là.

Et le plus souvent, elle ne naît pas forcément d’une chute spectaculaire.
Parfois, il suffit d’un déséquilibre, d’un départ de galop un peu brusque, d’un cheval qui s’arrête net ou qui s’emballe, pour que quelque chose bascule à l’intérieur.
Même sans tomber, on a senti ce moment précis où le contrôle nous échappait.
Et ce moment-là, le corps ne l’oublie jamais.

La peur de la chute est au cœur de l’équitation, parce qu’elle touche à ce que le cavalier a de plus précieux : sa sécurité, sa confiance, et son lien au cheval.
C’est aussi le plus grand frein à la progression, et la première cause d’abandon du sport.

Et pourtant, dans le monde équestre, on en parle à peine.
Ou plutôt, on en parle mal.

Depuis des générations, on a appris aux cavaliers à serrer les dents.
À ne pas se plaindre.
À “remonter tout de suite”.
Parce qu’un bon cavalier, paraît-il, c’est celui qui “n’a pas peur”.

Alors on cache nos émotions.
On met un couvercle dessus, en se disant que ça passera.
Mais en réalité, cette peur tue plus de vocations que n’importe quelle chute.

Il faut dire qu’on est pris dans une drôle d’injonction :
D’un côté, on nous répète qu’il faut remonter vite pour ne pas “laisser la peur s’installer”.
De l’autre, on nous dit que “le temps fera son œuvre”, qu’il suffit d’attendre que ça passe.
Et entre les deux, on se convainc que si on devient meilleur techniquement, on finira bien par la dépasser.

Le résultat ?
Des cavaliers perdus entre ce qu’on leur dit de faire et ce qu’ils ressentent au fond d’eux.
Des cavaliers qui s’en veulent d’avoir peur, alors qu’ils auraient juste besoin qu’on leur apprenne à écouter cette peur plutôt qu’à la fuir.

Dans cet article, on va regarder de près trois erreurs fréquentes, que j’observe depuis des années chez les cavaliers — et que j’ai moi-même commises autrefois.
Trois “bonnes intentions” qui, sans qu’on s’en rende compte, renforcent la peur au lieu de l’apaiser.

Des erreurs simples à comprendre, mais essentielles à reconnaître,
si l’on veut retrouver la confiance et le plaisir d’être à cheval.

ERREUR N°1 — Croire que la peur passera “en remontant tout de suite”

Le réflexe du “remonte vite avant d’y penser”

“Tombe, remonte tout de suite !”
C’est probablement la phrase que des générations entières de cavaliers ont entendue — parfois dès leurs premiers cours d’équitation.

Cette idée, profondément ancrée dans la culture équestre, part d’une bonne intention : éviter que la peur “s’installe”.
On se dit qu’en ne laissant pas le temps de réfléchir, le cavalier n’aura pas le temps d’avoir peur.
Et pendant longtemps, cette méthode a semblé fonctionner… en surface.

Mais en réalité, on ne fait que court-circuiter le processus émotionnel naturel.
Ce réflexe du “remonte vite” empêche le corps et le mental de digérer ce qui vient de se passer.
La peur ne disparaît pas. Elle se tait un moment — puis revient plus tard, plus forte, plus confuse, souvent sans qu’on comprenne pourquoi.

Dans le feu de l’action, on croit “gérer” la situation.
Mais ce qu’on fait, en vérité, c’est mettre un couvercle sur quelque chose qui bouillonne encore à l’intérieur.
Et plus on répète ce schéma, plus la peur s’enfouit… avant de resurgir, parfois des semaines, des mois, ou même des années plus tard.

Les 4 phases d’une chute : pourquoi il faut les respecter

 Moniteur d’équitation soutenant un élève après une chute, illustrant l’importance d’accueillir la peur avant de remonter à cheval.

En tant que monitrice d’équitation, j’estime qu’accompagner la progression d’un cavalier, c’est aussi accompagner ses chutes.
Et pourtant, c’est sans doute l’un des moments les plus négligés dans l’enseignement équestre.

Avec les années, j’ai observé que chaque chute se décompose en quatre grandes phases, et que chacune d’elles mérite d’être reconnue si l’on veut éviter que la peur ne s’installe durablement.

1️⃣ Avant la chute : la perte de contrôle

C’est souvent le moment le plus marquant.
Le cheval part au galop, refuse un obstacle, ou fait un écart… et le cavalier sent qu’il n’a plus la main.
Ce bref instant où tout bascule — où l’on réalise qu’on ne maîtrise plus rien — est déjà en soi un petit traumatisme.
Même si la chute ne va pas jusqu’au sol, cette perte de contrôle laisse une trace : une vigilance, une tension, un “et si ça recommençait ?”.

2️⃣ La chute elle-même : l’impact et la sidération

C’est le moment où le corps se désolidarise du cheval.
Tout va très vite, ou au contraire, tout semble se dérouler au ralenti.
Le bruit du choc, la poussière, la douleur, la surprise…
Même quand elle est sans gravité, une chute reste un événement violent pour le corps et pour le mental.

3️⃣ L’accueil de la chute : comment on est accompagné (ou pas)

C’est une étape décisive.
Est-ce qu’on a eu le droit de ressentir ?
De pleurer, de souffler, de dire “j’ai eu peur” sans qu’on se moque ?
Ou au contraire, est-ce qu’on a entendu “allez, c’est rien, remonte !”ou encore le classique “Oh, t’as à peine touché le sol !”?

Ce moment détermine souvent la suite : un cavalier écouté reprend confiance, un cavalier nié intègre sa peur en silence.

4️⃣ L’après-chute : quand on réalise, chez soi, ce qui s’est passé

C’est souvent le soir, une fois rentré.
Quand l’adrénaline retombe, que la douleur se réveille —
(parfois avec un conjoint qui s’exclame :
« Mais attends, t’as vu l’hématome que t’as ? Il faut aller aux urgences ! »)
ou quand les images reviennent en boucle.

C’est là que la peur prend forme, qu’on se dit :
« J’aurais pu vraiment me faire mal »
ou parfois même :
« Je crois que je me suis fait mal, en fait. »

Parce que souvent, sur le moment, le corps est coupé du ressenti : l’adrénaline masque la douleur, et le mental obéit à ce qu’on lui dit de faire.
Et si, en plus, le moniteur a minimisé la chute, il a pu aussi nier l’impact physique.
Alors c’est seulement une fois rentré, quand on réhabite enfin son corps, qu’on découvre la réalité :
une tension dans le cou, un hématome de la taille d’un ballon de rugby, ou cette simple raideur qui rappelle que non, ce n’était pas “rien du tout”.

Ce qu’il faudrait faire à la place

Face à une chute, la plupart des cavaliers n’ont pas besoin d’un discours héroïque.
Ils ont besoin d’un espace pour verbaliser.
De pouvoir dire simplement :

“J’ai eu peur.”
“J’ai eu mal.”
“Je ne comprends pas ce qui s’est passé.”

Mais bien souvent, au lieu de ces mots-là, ils entendent :

“C’est le métier qui rentre.”
“Il faut tomber cent fois pour être un bon cavalier.”
“Allez, c’est en tombant qu’on progresse.”

Ces phrases sont tellement ancrées dans notre culture équestre qu’on les répète sans même y penser.
Elles partent parfois d’une bonne intention — redonner confiance, minimiser la douleur — mais en réalité, elles empêchent l’émotion de sortir.
Elles posent un couvercle sur quelque chose qui bouillonne encore à l’intérieur.

Or, ce n’est pas en tombant qu’on progresse,
c’est en comprenant ce qui s’est passé avant de remonter.

Ce que j’essaie de faire, moi, quand un élève chute — qu’il ait 7 ans ou 47 —, c’est d’abord d’ouvrir un espace d’écoute.
Je m’approche doucement, je regarde, et je dis :

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“Dis donc, j’ai vu ton poney, il a fait une sacrée ruade !
Comment tu te sens ? Est-ce que tu as mal quelque part ?
Est-ce que tu as eu peur ? Qu’est-ce que tu as ressenti ?”

Le simple fait de mettre des mots sur ce qu’il vient de vivre permet déjà au cavalier de libérer la tension.
Ensuite, on analyse calmement ensemble :

“Tu as eu le réflexe de serrer les genoux et de te pencher en avant, du coup ton équilibre est parti.
Ce n’est pas grave, maintenant tu sais ce qui s’est passé.”

Pas de culpabilité, pas de reproche.
Juste une compréhension, une mise en sens.

Enfin, je laisse le choix au cavalier :

“Qu’est-ce que tu préfères ?
Tu veux remonter tout de suite, ou tu veux t’asseoir cinq minutes sur le plot pour souffler un peu ?”

Et très souvent, quand on laisse cette liberté, le cavalier choisit de remonter.
Parce qu’il le fait alors depuis un endroit apaisé, conscient, en sécurité intérieure.
Et c’est là que la vraie progression commence.

Et quand on prend ce temps pour accueillir la peur, pour comprendre ce qui s’est passé, tout change.
Le cavalier peut alors remonter apaisé, avec le sentiment d’avoir repris la main sur ses émotions.
Mais à l’inverse, lorsque la peur n’est pas entendue, elle laisse souvent une trace plus profonde.

Certains cavaliers, après une chute ou une grosse frayeur, préfèrent alors s’arrêter complètement.
Ils se disent qu’avec le temps, tout finira par rentrer dans l’ordre.
Que la peur va se dissoudre d’elle-même. C’est une réaction compréhensible…
Mais c’est aussi une deuxième grande erreur :
croire que le temps, à lui seul, fera disparaître la peur.

ERREUR N°2 — Penser que le temps fera son œuvre (ou qu’un jour, la peur disparaîtra totalement)

Pourquoi attendre ne fonctionne pas

Mégane a commencé l’équitation à 12 ans.
À l’époque, elle se souvient déjà venir au centre équestre avec la boule au ventre.
La peur était là sans qu’elle sache vraiment d’où elle venait.
Puis la vie a suivi son cours : pour des raisons diverses, elle a dû arrêter de monter vers 15 ans, en gardant dans un coin de sa tête la certitude qu’un jour, elle remonterait à cheval.

Neuf ans plus tard, elle s’équipe à nouveau : casque, bottes, tapis neufs.
L’excitation du retour.
Mais dès le matin de son premier cours, tout revient.

“J’avais cours le samedi à 16h, et je me levais le matin avec la boule au ventre. Une véritable catastrophe.”

Neuf ans plus tard, la peur est toujours là.
Pas effacée. Juste endormie.

Parce que le temps n’efface pas la peur,
il nous apprend simplement à se la cacher.

Notre cerveau garde une mémoire émotionnelle très précise :
un bruit, une odeur, une image suffisent à tout réactiver.
Et tant que l’on ne revient pas explorer ce qu’on a ressenti,
la peur reste tapie quelque part, prête à resurgir.

Certains cavaliers, comme Mégane, font une longue pause en se disant qu’avec les années, les choses iront mieux.
D’autres trouvent des stratégies pour éviter de remonter — sans vraiment se l’avouer.
Ils se disent qu’ils vont “reprendre en douceur”, “refaire du lien”, “travailler à pied pendant quelque temps”.

Et sur le moment, c’est vrai : le travail à pied, la longe, les exercices de connexion, tout cela fait énormément de bien.
Mais parfois, ce “quelque temps” devient des mois, puis des années.
Et on se retrouve bloqué dans ce qu’on croyait être une étape transitoire.

Non pas par manque de courage,
mais parce qu’on a confondu répit et procrastination émotionnelle.

Le travail à pied est une merveilleuse façon de recréer du lien,
mais il ne suffit pas, à lui seul, à apaiser ce qui s’est cristallisé au moment de la peur.
Tant qu’on n’a pas mis de mots sur ce qui s’est passé,
tant qu’on n’a pas laissé le corps redescendre et le mental comprendre,
le simple passage du temps ne change rien.
Il ne fait que laisser la peur s’installer plus confortablement.

Et si, en plus, on croit qu’elle va “disparaître un jour”

Beaucoup de cavaliers attendent le moment où ils n’auront plus peur.
Le fameux jour où ils pourront remonter en selle “en toute confiance”, sans cette boule au ventre.

Mauvaise nouvelle : ce moment n’existe pas.
La peur ne disparaît pas.
Elle fait partie de nous.

La peur, comme la joie, la colère ou la tristesse, fait partie de ce qu’on appelle les émotions primaires — ces réactions automatiques, innées, présentes chez tous les êtres humains.
Elles constituent un véritable système d’alerte intégré, une façon pour notre corps de nous aider à nous adapter à ce qui se passe autour de nous.

La peur nous pousse à éviter un danger.
La colère nous donne la force de dépasser un obstacle.
La joie renforce nos liens et notre motivation.
La tristesse attire l’attention de ceux qui peuvent nous aider.
Le dégoût et la surprise, eux, nous protègent et nous font réagir vite.

Autrement dit : les émotions ne sont pas un problème à résoudre, mais un langage à écouter.
Quand vous ressentez de la peur, votre corps n’est pas en train de “mal réagir”.
Il est en train de faire exactement ce pour quoi il a été conçu : vous protéger.

Dans l’article précédent (Quand la peur à cheval prend le dessus), je vous expliquais que la peur fonctionne comme un voyant rouge sur le tableau de bord d’un avion :
elle ne dit pas “arrête de voler”,
elle dit “fais attention, il se passe quelque chose d’important ici”.

La peur est un indicateur.
Elle signale qu’il y a quelque chose qui compte pour vous,
quelque chose que vous voulez bien faire,
et que votre cerveau cherche simplement à sécuriser.

Alors, non, la peur ne s’élimine pas.
Mais elle se transforme.

Quand on apprend à la reconnaître, à l’accueillir, à écouter ce qu’elle cherche à nous dire,
elle cesse d’être un mur qui bloque la progression,
et devient une boussole.

C’est cette boussole qui nous aide à avancer pas à pas,
à remettre du sens, du calme et de la confiance dans notre équitation.

Ce qu’on oublie souvent : votre peur, votre cheval la ressent aussi

Fermer les yeux sur sa peur, faire comme si elle n’existait pas…
C’est une stratégie courante chez les cavaliers.
On se dit que “ça finira bien par passer”, qu’en ignorant la peur, on l’empêchera de grandir.

Sauf que la peur ne disparaît pas parce qu’on la tait.
Elle reste là, discrète, tapie quelque part dans le corps — et surtout, elle se transmet.

L’équitation est une discipline à deux.
Et quand le cavalier ne regarde pas sa peur, le cheval, lui, la ressent.
Il la sent dans les tensions du corps, dans la respiration, dans les micro-mouvements de la main ou de la jambe.
Et il finit par l’interpréter à sa manière.

L’histoire de Marion et des vélos

Marion montait souvent en extérieur.
Un jour, alors qu’elle était en promenade, des VTT sont arrivés brusquement derrière elle.
Son cheval a pris peur, s’est emballé, et Marion est tombée.
Depuis ce jour-là, à chaque balade, elle angoissait à l’idée de croiser à nouveau des vélos.

Quelques mois plus tard, elle a acheté une jeune jument, Esmée.
Et très vite, elle a remarqué qu’Esmée réagissait violemment au moindre vélo,
allant jusqu’à faire demi-tour sur les postérieurs.

Marion a d’abord cru à une coïncidence : “C’est fou, elle aussi a peur des vélos.”
Mais un jour, elle a demandé à une amie de monter Esmée à sa place.
Des cyclistes sont passés… et la jument n’a même pas bougé une oreille.

Ce n’était donc pas le cheval qui avait peur.
C’était la peur de Marion que la jument avait absorbée.

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Nos chevaux sont de véritables éponges émotionnelles.

Ils captent nos peurs, nos tensions, nos hésitations.
Et plus on refoule ces émotions, plus on les sensibilise à ce qu’on cherche justement à éviter.

Ignorer sa peur, ce n’est donc pas seulement dommageable pour le cavalier.
C’est aussi injuste pour le cheval, qui finit par porter un poids émotionnel qui n’est pas le sien.

À l’inverse, accueillir sa peur, la regarder en face,
ce n’est pas un aveu de faiblesse — c’est un acte de responsabilité.

C’est un travail de bien-être pour soi,
mais aussi un vrai cadeau pour son cheval.

ERREUR N°3 — Croire qu’il suffit de “monter plus” ou “mieux” pour ne plus avoir peur

Et puis, il y a ceux qui font l’inverse

Plutôt que d’éviter la peur, ils essaient de la maîtriser.
Ils veulent la raisonner, la dompter, la contrôler.
Ils se disent que s’ils montent plus, mieux, plus souvent, s’ils “travaillent leur mental”, elle finira bien par disparaître.

C’est la troisième grande erreur : croire qu’il suffit de monter plus — ou de monter mieux — pour ne plus avoir peur.

Le piège du “mental fort”

“Je vais prendre des cours particuliers.”

« Faire un stage intensif”
“Je vais respirer.”
“Me forcer à galoper.”

C’est souvent la première réaction des cavaliers qui veulent “vaincre” leur peur :
ils misent sur la volonté.
Ils serrent les dents, tentent de tout contrôler, se disent qu’avec un peu plus de technique ou de courage, la peur finira bien par s’effacer.

Sauf que… la peur n’écoute pas la volonté.
Elle n’obéit pas au mental.

La peur est une réaction automatique, un mécanisme de protection.
Et au moment précis où elle surgit, c’est justement le cerveau rationnel — celui qui veut “garder le contrôle” — qui décroche.

C’est ce qu’on appelle la “prise de commande” du corps :
le cœur s’emballe, les mains deviennent moites, la respiration se bloque.
Le corps réagit avant même que la tête ait eu le temps de réfléchir.

Alors plus on essaye de dompter sa peur, plus on s’épuise.
Et plus on se sent impuissant face à elle.

La peur ne se réglera pas sur le dos d’un cheval

C’est souvent ce qu’on vous dit :

“Plus tu monteras, plus tu prendras confiance.”

Alors on s’accroche à cette idée.
On multiplie les cours, les balades, les exercices.
On se dit qu’à force, la peur finira bien par s’épuiser.

Mais c’est exactement l’inverse qui se produit.
Chaque séance devient une épreuve de plus,
une lutte intérieure entre “je veux bien faire” et “je ne veux plus avoir peur”.
Et plus on se force, plus on renforce… la peur elle-même.

Parce qu’une émotion ne disparaît pas par la répétition d’une expérience non digérée.
Elle s’enracine.

En réalité, remonter à cheval n’est pas le début du travail sur la peur — c’en est la dernière étape.
Et vouloir commencer par la fin, c’est se condamner à tourner en rond.

La peur ne se réglera pas sur le dos du cheval.
Elle se réglera avant,
dans la façon dont vous comprenez ce que vous avez vécu,
dans la manière dont vous réapprenez à lire votre cheval,
et dans le lien de confiance que vous reconstruisez avec lui.

C’est précisément ce que j’explique dans Adrénaline :

avant de remonter, il faut d’abord comprendre pourquoi on a peur,
ensuite mieux comprendre son cheval,
puis reconstruire la relation,
et enfin, seulement, remonter.

Le vrai chemin : les 4 étapes pour remonter sereinement

Si la peur ne se réglera pas sur le dos d’un cheval,
c’est qu’avant d’y retourner, il y a un vrai travail à faire — un chemin intérieur, pas à pas.

C’est autour de ce chemin que j’ai construit le programme Adrénaline,
un accompagnement qui a déjà aidé plus de 120 cavaliers bloqués par la peur à remonter à cheval avec le sourire.

Étape 1 — Faire un vrai point sur sa peur

La peur commence rarement à cheval.
Souvent, elle s’invite bien avant : dans la voiture, la veille au soir, ou simplement à l’idée d’aller monter.
Et c’est normal : notre cerveau anticipe, et notre corps réagit déjà comme s’il vivait la situation.

Mais tant qu’on ne prend pas le temps de la regarder en face, la peur reste tapie dans un coin, prête à resurgir au moindre déclencheur.

Cette première étape, c’est le temps de l’introspection.
Prendre un moment pour se demander :

  • Pourquoi j’ai peur ?
  • Qu’est-ce qui s’est passé ?
  • Comment ça a été accueilli ?
  • Est-ce que j’ai eu mal physiquement ?
  • Qu’est-ce que j’ai ressenti sur le moment ?

La peur qu’on refuse de regarder continue de travailler en souterrain.
La peur qu’on accueille commence déjà à se transformer.

Étape 2 — Mieux comprendre son cheval

Quand on a peur, on devient hyper-vigilant : le moindre tressaillement, un regard, une oreille qui bouge,
et notre cerveau interprète immédiatement : “Il va se passer quelque chose.”

C’est épuisant — pour le cavalier comme pour le cheval.

La deuxième étape consiste donc à changer de regard :
à comprendre comment fonctionne le cheval, comment il perçoit le monde,
ce qu’il voit, ce qu’il ressent, ce qui peut vraiment l’inquiéter.

En s’appuyant sur les connaissances scientifiques et comportementales,
on apprend à penser cheval.
Et ce simple changement de perspective fait tomber une grande partie de la peur,
car on n’est plus dans la supposition, mais dans la compréhension.

Étape 3 — Recréer du lien

Même avec le cheval le plus calme du monde,
un cavalier tendu, crispé, ou souvent inquiet, finit par éroder la relation de confiance.

Le cheval sent tout : votre respiration, votre tonus, votre énergie.
Et à force de côtoyer la peur, il devient lui aussi plus méfiant.

Cette troisième étape, c’est celle de la reconnexion.
Avant de remonter, on va reprendre le temps d’observer,
de recréer de la complicité à pied,
de réapprendre à se parler avec le corps.

Ce travail au sol, cette présence douce et consciente,
remet en place le fil invisible de la confiance mutuelle.

Étape 4 — Remonter avec conscience

Ce n’est qu’une fois ces trois étapes traversées —
quand le corps est apaisé, que le cheval est compris,
et que la relation est redevenue fluide —
que l’on peut remonter à cheval sereinement.

Et là, tout change.
Parce qu’on ne monte plus pour “vaincre sa peur”,
mais pour retrouver le plaisir de bouger ensemble.

C’est le moment de retrouver la conscience de sa position,
de sentir ce qui se passe dans son corps,
et d’apprendre à corriger ses déséquilibres, pour éviter de nouvelles chutes.

Remonter devient une continuité logique,
et non plus une épreuve à surmonter.

C’est autour de ces quatre étapes que j’ai créé le programme Adrénaline,
un accompagnement en ligne sur trois mois pour aider les cavaliers à transformer leur peur en véritable force intérieure.

Le programme n’est pas disponible actuellement,
mais si vous souhaitez d’ores et déjà avoir des clés concrètes pour remonter à cheval avec sérénité,
je vous invite à participer à mon atelier pratique gratuit :

🎯 Trois clés pour remonter à cheval avec sérénité : de la peur au plaisir
📅 Mardi 21 octobre à 20h30 — en ligne, sur Zoom
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Le vrai courage du cavalier

Ces trois erreurs partent toutes d’une bonne intention.
Elles naissent du désir sincère d’aller mieux, de retrouver le plaisir de monter, de ne plus être paralysé par la peur.

Mais à force de vouloir “faire passer” la peur,
on finit souvent par la renforcer.
À force de vouloir la dompter, on lui donne encore plus de pouvoir.

C’est quand on commence à la regarder avec curiosité plutôt qu’avec rejet
qu’elle cesse d’être un mur et devient un guide.

Cavalier caressant son cheval au pré, symbolisant la reconstruction du lien et la sérénité retrouvée après la peur de la chute.

Et peut-être que, finalement, le vrai courage du cavalier,
ce n’est pas de ne plus jamais avoir peur…
mais d’apprendre à avancer avec elle.

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Qui suis-je

Bonjour, je suis Aurélie Seguin, Cavalière depuis mes 5 ans et monitrice d’équitation depuis + de 15 ans. Je dédie ce blog à tous les cavaliers désireux d’apprendre à bien s’occuper de leur Dadous.